Neypo, créateur de couvre-chefs




A Lille, nous avons rencontré Jean dans son atelier/boutique: un jeune et prometteur créateur de couvre-chefs (casquettes, bobs et accessoires) au style dandy street, fondateur de la marque Neypo. 



Interview  


Est ce que tu peux te présenter ?

Moi, c'est Jean Laumet, créateur de la marque Neypo. J'ai passé un bac STI matières appliquées à l'E.S.A.A.T de Roubaix (ndlr Ecole Supérieure Arts Appliqués et Textile) où j'ai commencé à avoir une approche artistique globale.  Ensuite, j'ai fait une licence aux Beaux- Arts de Valenciennes puis j'ai intégré Saint-Luc à Tournai quelques mois, ça m'a pas trop plu...J'ai vite lâché, c’était trop scolaire à mon goût et j'avais envie de m'insérer dans la vie active. J'ai commencé en tant que vendeur sur Lille dans différentes boutiques, chez Culture Denim et un peu chez Superdry où j'avais une bonne responsable. Elle m'a bien formé dans le milieu de la mode et fait comprendre les besoins et les attentes des clients.  


Jean, créateur de la marque Neypo

Quels sont les débuts de la marque Neypo ?

Neypo, c'était juste une volonté de faire mes propres casquettes, après la marque s'est créé naturellement. J'ai appris à faire de la couture tout seul chez moi après le boulot. Une fois que j'ai réussi à faire ma casquette, que j'étais sûr de pouvoir vendre au niveau de la qualité, des finitions et des attentes du client, on va dire pour de la casquette haut de gamme,  Neypo s'est créé naturellement. Evidemment créer un projet tout seul c'est un peu plus compliqué. Je n'ai pas fait d'études commerciales ou de gestion. C’est aussi pour ça que je travaille notamment avec Mathis, en stage ici, qui m’aide énormément là dessus. Moi, je m’occupe vraiment de la marque globalement, je suis beaucoup plus dans la création textile et les recherches des collections. 

Tu as donc créé ce projet avec des potes à toi ? 

J'ai un ami Charles-Antoine avec qui je bosse toujours, il est maintenant le directeur artistique de la marque Neypo, c'est lui qui s’occupe de tout l'aspect graphique et visuel: le site internet, les retouches photos, etc. Donc il avait une marque de tee-shirts qui s'appelait Dame Deux Piques et on avait le projet de créer des casquettes ensemble, la marque s'est arrêté pour x raisons. Du coup, j'ai lancé Neypo et il est revenu dans le projet. Ça fait maintenant un peu plus d'un an que Neypo existe. J'ai toujours travaillé avec lui et avec un ami Oscar. Il m'aide beaucoup sur l'aspect logistique, contact et également l'aspect technique au niveau des tissus car il travaille dans le ressourcing textile. Il s'y connait vachement et me conseille pour les tissus à utiliser ou pas. On dessine aussi les collections ensemble
"Chaque casquette ou bob est aussi vendu dans une boîte qui fait un petit clin d’œil au chapelier à l’ancienne qui vendait chaque produit dans une belle boîte."

Quel est le concept ?

C’est vraiment la volonté de vouloir proposer un produit authentique, un peu différent de ce que l’on peut trouver sur le marché du couvre-chef global.
On essaie de proposer un produit authentique par les tissus que l’on va utiliser. C’est toujours des tissus assez originaux même si on essaie de faire des modèles un peu sobre. Mais à côté de ça, ce sont des tissus évidement d’une certaine qualité et d’un certain style par rapport aux imprimés. Après, c’est nos finitions aussi qu’on essaie de mettre en avant avec quelque chose de très épuré et une belle doublure à l’intérieur. En plus de ça, chaque couvre-chef est vendu avec un petit porte-monnaies, ou plutôt un petit fourre-tout, les gens l’utilisent comme ils veulent... Je trouve que c’était assez intéressant aussi de pouvoir proposer ce genre de choses. Chaque casquette ou bob est aussi vendu dans une boîte qui fait un petit clin d’œil au chapelier à l’ancienne qui vendait chaque produit dans une belle boîte. On a essayé de se rapprocher de ça pour vraiment essayer de se détacher d’une image très street wear.
Par exemple, pour notre premier Lookbook, on a essayé d’avoir quelques choses de très neutre, très épuré avec des photos sur fond blanc et des « messieurs », pour dégager une image de dandy un peu street wear.

Lookbook 2014

Parle-nous de ce lookbook ?

Le premier Lookbook est très simple, je pense que pour les prochains, on va essayer de mettre un vrai univers plus en avant. Là, c’est des photos qu’on a fait vraiment en sous-marins tout seul chez nous. Après, je pense qu’avec l’entourage qu’on a et des potes qui font de la photo, on va essayer de vraiment mettre l’univers Neypo et le côté plus créateur en avant sur les prochaines collections. Vraiment revenir à la base de Neypo qui est de travailler sur de toutes petites quantités de produits.

Quel est l’univers de Neypo ?

Même si la casquette et le bob qui restent très connoté street wear, après ça dépend aussi de comment les gens le portent, mais on essaie de se détacher de ça ! On essaie d’avoir un image un peu authentique, un peu dandy chic, c’est aussi pour ça que dans la boutique on essaie d’avoir une déco épurée. On essaie de revenir à la base avec du bois et des matière nobles donc je pense que Neypo pour faire simple c’est une marque authentique, artisanale avec un côté humain et Made in France. Mais on met non plus le grand drapeau français et le coq en avant sur nos produits ! On communique davantage sur la matière et le tissu. 

On a vraiment la volonté de mettre le tissu en avant sur chaque produit, c'est vraiment la première volonté de Neypo. A l’intérieur de chaque casquette, il y a une étiquette avec la numérotation de chaque produit et la mention édition limitée plus un sigle qui reprend "Fabrication française" pour montrer que c’est plus un assemblage  du  produit qui a était fait en France. On a vraiment pas envie de mentir et de dire que c'est du 100% Made in France. Ceux qui le font, je suis content pour eux s’ils y arrivent mais nous personnellement réussir à trouver un vrai fabricant de tissus français, c’est un peu compliqué. C’est possible, mais ça reste très cher et mes produits devraient être vendu beaucoup plus chers et c’est pas ce dont j’ai envie. Je veux vraiment proposer un produit abordable et de qualité. C’est pour ça qu’on met en avant la fabrication française du produit et rien que ça, ça interpelle, certains apprécient ce genre de choses...
Comment fais-tu pour trouver tes tissus alors ?

Je t’avouerais que sur Roubaix malgré ce que l’on dit, il y a quand même encore de bons magasins de tissus, donc j’ai mes petits plans.  Je pense que pas mal de monde connaissent aussi. Après, je ne sais pas si c’est parce que je suis sympa avec les gens quand j’y vais mais j’arrive à trouver des tissus un peu cachés chez chaque revendeur ! Et puis j’aime bien qu’ils me racontent un peu leur histoire, savoir depuis combien de temps ils ont ouverts...Quand un mec me dit qu’il est là depuis toujours, qu’il connait pas mal de monde, je vais les voir, je leur explique mon projet puis à chaque fois on m’ouvre une trappe et j’arrive dans la caverne d’Ali Baba et je me fais une petite sélection !

Pour la collection hiver, on a du tissus sympa comme du cuir qu’on a trouvé en France, de la toile de jute, du lin, du coton imprimé, et aussi de la tapisserie d’ameublement ! Ça, s’est sympa aussi ! On a un produit d’une certaine qualité comme s’est destiné à des meubles et des fauteuils. C’est ça qui m’intéresse aussi, par rapport à la base de la casquette 5 pans, peu de gens le savent mais  c’était une casquette destinée aux campeurs et aux pêcheurs. 

"J’ai appris à faire de la couture donc je fais tout moi-même !"


La 5 pans ? C'est la 5 panels, c’est bien ça ?

Ouais, c’était une casquette avec une longue visière vraiment destinée au milieu « chasse et pêche ». C’était vraiment une casquette qu’on pouvait mettre dans sa poche et déformer assez facilement. Nous, on s’est vraiment détaché du côté pratique de la casquette. On l’a vraiment oublié pour le coup. On a voulu mettre en avant le coté confortable du produit avec une vraie doublure et un bord coton à l'intérieur avec une mousse qu’on intègre, c’est vraiment ce qui nous permet d’avoir un confort et certaines caractéristiques en plus ! Rien que pour la transpiration, ça absorbe pas mal... Ça diminue le coté qui va déteindre de la casquette. 



Après, on utilise des cotons simples donc évidemment comme toute matière, ça bouge un minimum. Mais pour des tissus comme la tapisserie et le canevas, ça permet de garder de belles couleurs et d’avoir une certaine durabilité. Je touche du bois, on a eu aucun retour négatifs sur nos produits pour l'instant ! Bon, il y a eu des petites erreurs pour les tout premiers modèles, mais maintenant on réussi à proposer un produit de qualité en gardant notre ligne de conduite qui était de tout faire à la main. 

C’est toi qui les faits à la main ?

J’ai appris à faire de la couture donc je fais tout moi-même. On va de la découpe du tissu, au montage jusqu'aux finitions. Les gens ne s’en rendent peut être pas compte énormément mais je pense que nos produits sont à 80% faits à la main ! Au delà des points de coutures qui sont faits à la machine. Il y a des finitions qui sont faites à l’aiguille comme les petits assemblages et qui permettent d’avoir des finitions importantes pour moi. C’est des choses qui ne se remarquent pas nécessairement mais c’est là où on fait vraiment la différence. Après, moi je ne suis pas chapelier! On n'essaie pas de faire des chapeaux ou autres, on est vraiment dans le coté casquette des couvre-chefs,, et les bobs qu'on essayent de développer justement pour la rentrée. 


Parle-nous de la nouvelle collection 2014 ?

Pour l’instant, ce que je faisais c’est que j’allais chercher des tissus au marché de Wazemmes ou à Roubaix. Après j’ai des potes qui voyagent pas mal qui me ramènent des tissus et ma copine en trouve aussi. Là, je reviens de vacances de Porto, j’ai trouvé un petit magasin de tissus canon donc j’en ai ramené. On a parlé avec le vendeur qui était hyper sympa, on a cherché pendant une demi-heure avant de trouver des petits denims très sympas. On s’est amusé à prendre le mec en photos ! C’est ça aussi, j’aime bien que chaque produit ait une petite histoire. 
Après c’est vrai que quand je trouve un tissu à Roubaix qui est assez simple, il n'y a pas une grande histoire là dessus, mais c'est ça aussi, le côté sobriété qu’on essaie d’apporter sur quelques uns de nos modèles.  Par exemple, le bob full black qui a très très bien fonctionné, était limité à 10 exemplaires et je pense que si j’en avais fait 30 ou 40, ils seraient tous partis aussi. 
Donc je faisais vraiment au compte goutte:  j’avais un tissu, je le découpais et je montais ma casquette, je faisais mon shooting et je le lançais sur internet. Les gens avaient 1 ou 2 modèles par mois en nouveauté sur le site ce qui n’était pas assez. Là, on est passé à 18 modèles de casquettes avec notre nouvelle "vraie" collection sur laquelle on a travaillé depuis le début de l’année. Les bobs, par exemple, on a essayé d’avoir une vraie coupe qui nous appartient.

"...je pense qu'on sera quasiment les seuls à proposer de la fabrication de bobs et de casquettes à la main en toute petite série."

Tous en édition limités ? 

Oui voilà ! Pour des modèles en cuir, on est à 3 exemplaires et pour les autres modèles en coton imprimé où il y a le plus de quantités, on est à 16 exemplaires. 
C’est une collection qui s’intitule "Matières" parce qu’on propose au moins une dizaine de matières différentes entre un coton grosse mail imprimé, un coton simple imprimé d’inspiration hawaïenne, de la toile de jute, du cuir, du lin , du canevas, un tissu à l'ancienne qu’on retrouve beaucoup sur des tapisseries un peu médiévale, là ce sont des tapisseries avec un univers un peu Renaissance assez sympa et ça sortira au mois de septembre. 
Il y a 18 pièces en tout, on a sorti 6 modèles pour les 1 an de la marque, le 1er juillet. Les 12 autres modèles sortiront à partir du 1er septembre, on communiquera là dessus. On va essayer d’avoir pas mal de petits articles pour diffuser un peu le truc sur internet, les réseaux sociaux, tout ça..
Accessoirement, on continuera toujours de faire des petits bobs à côté et des modèles de casquettes limitées à 1 ou 2 exemplaires, donc c’est pour ça qu’on dit toujours à nos clients de regarder au moins 1 fois par mois le site. Quelques fois, ça va vraiment être sur un coup de cœur, je m’y attendais pas, je trouve un tissu le lundi et je vais tout faire pour que lundi d’après il soit sur le site.

On fait aussi pas mal de modèles sur demande depuis peu ! Je pense qu'on ne le met pas assez en avant mais on va le faire. Les gens viennent en boutique et nous demande des modèles sur mesure donc vraiment un modèle unique pour eux ! Il y a quelque chose qui se crée aussi avec le client en fonction de ses goûts et de son univers à lui c’est intéressant de partager quelque chose avec eux. C'est toujours du donnant donnant.

Comment ça se passe ? On ramène son tissu ?

J’ai jamais eu de gens qui se sont ramenés avec leur tissu en me disant je veux un bob. Je pense que si quelqu’un me ramène un tissu que je trouve vraiment pas beau ce serait compliqué. Je pourrais le faire évidement mais après si le bob ne dégage pas l’univers Neypo et « quelque chose d’authentique », ça me gênerait un petit peu de mettre ma marque dessus...
Après pourquoi pas, si quelqu’un me ramène un tissu, une wax ou quoi et me dit: «J'ai une chemise, j’aimerais bien avoir mon bob qui va avec.» Carrément ! Après, je peux lui demander de poser avec sa chemise pour montrer  ce qu’on peut faire.

Après, c’est très compliqué à mettre en place sur le site parce qu’il faut vraiment une bibliothèque de tissus à proposer aux gens. On va essayer de mettre ça en place tout doucement avec Charles Antoine. On va déjà tester ça en boutique et je pense qu'on sera quasiment les seuls à proposer de la fabrication de bobs et de casquettes à la main en toute petite série. Au jour d'aujourd'hui, avoir une casquette avec nos finitions à un seul exemplaire sur internet, je pense que c'est pas facile à trouver !



Ça fait partie du concept de Neypo aussi de faire de la petite quantité ?

A la base, ce n’était pas prévu. En fait, c'est venu naturellement dans le sens où j'ai dû commencer à faire de la couture et je me suis dit merde si je commence à faire tout moi-même je pourrais jamais faire des casquettes a 100 exemplaires, ça va me prendre plus d'un mois et ça ne va pas être rentable. Donc au lieu d'en faire 100, j'ai décidé d'en faire 10 ! Au final, le fait de faire des modèles limités est devenu une force parce qu'on travaille sur des toutes petites séries et les gens s'intéressent un petit peu à ça. En plus d'être fait main et fabriqué en France avec des tissus originaux avec une bonne qualité, pour ne pas dire autre chose, c'est aussi des produits qui sont limités à quelques exemplaires. 
Je pense qu'aujourd’hui dans la culture un peu street wear, tout le monde a envie d'avoir sa propre identité et le fait de proposer des petites séries permet aux gens d'avoir un produit qu’ils ne vont pas trouver sur la tête de tout le monde. 

C'est quoi le style de client du magasin ?

On s'attarde pas vraiment à un type de client. Le petit "hipster", j'aime pas ce mot, pour moi j'en ai jamais vu dans la boutique! J'ai de tout ! C'est vraiment des mecs qui aiment bien les beau produits et la casquette en général.  1 client sur 2 ne se rend peut être pas compte du boulot qu'il y a derrière! J'ai des mecs qui s'intéressent vraiment à la qualité et au produit en lui-même plus qu'à la marque. Ça les dérange pas de mettre un certain prix dans le sens où notre casquette a un gage de qualité et on est sûr qu'elle tiendra ou moins plus d'un an.  
On a aussi une clientèle plus âgé d'une trentaine, quarantaine d'années et c'est bête à dire mais, qui a un pouvoir d'achat un peu plus important.
On se développe grâce à internet un petit peu sur Paris et sur Bruxelles. Malheureusement, les parisiens aiment bien avoir le produit en main, ce que je peux comprendre, quand on doit mettre 75€ dans une casquette le fait de la toucher et voir la qualité est important.  



Comment t'es venu cette passion ? 

Moi je suis un vrai "casquette addict", je ne sais pas si ça se dit ! J'étais vraiment à fond dans la casquette depuis le début et à force d'acheter des casquettes North Project à 60-65€ qui tenaient à peine quelques mois et que je flinguais en deux deux, je me suis dit il faut vraiment essayer de proposer un produit ! 


Comment s’est passé le financement?

J’ai mis des sous de côté quand j’ai commencé à bosser en tant que vendeur. Après pour le financement, mon papi m’a beaucoup aidé et mes parents pour ce qui est de ma vie à côté. Au jour d’aujourd’hui, Neypo s’autofinance c’est plutôt une bonne nouvelle, c’est bien au bout d’un an.

J’ai commencé en juin 2013 avec La Boîte Co où j’ai commencé à être vendu, ça m’a permis d’avoir du budget... A côté de ça, on a commencé à mettre le site internet en ligne et on  a commencé à avoir un petit peu de budget. On a toujours tout fait nous-même. Pour la promo, on a dessiné des stickers Neypo qu’on a collé dans le rue. Ça nous a fait une petit promo sur Lille qui nous a coûté 1 franc dix sous. 
Ensuite, au niveau des photos on faisait ça tout seul. Ça nous permettait de gagner un peu d’argent, les mannequins pareil c’est des potes. On va peu être essayer d’en payer un ou deux pour qu’ils soient un peu plus beaux gosses (sourires). Mais ils sont un peu dans le style. Toujours ce côté street et dandy. 

"...on est très ambitieux sur ce qu’on a envie de faire même si on garde les pieds sur terre."

En parallèle, quand j’ai commencé le projet, ma belle mère m’a fait découvrir Maisons de Mode, il faisait un concours pour les jeunes créateurs, je me suis dis:  « On va essayer de le faire ! » J’ai été retenu et j'ai intégré Maisons de Mode.
Grâce à ça, on a une boutique et un atelier à moindre frais. Il nous aide, on va dire financièrement, avec la boutique mais aussi dans l’évolution et la gestion de la marque. Il nous conseille aussi sur la communication et sur l’aspect juridique. Après, on est assez libre dans notre projet qui se développe doucement. On a pas les moyens non plus de développer encore à une grande échelle.

Et puis je travaille avec des stagiaires qui m’apportent énormément aussi, qui m’apprennent à utiliser des logiciels que je ne connaissais pas avant, qui s’occupent de la gestion du Facebook, etc. Ca permet d’avoir de vrais échanges...Au final c’est bête mais le coté humain c’est toujours quelque chose qui a été important pour moi dans ce que je faisais. On m’avait prévenu que le milieu de la mode c’était un milieu de requin  et c’est vrai. Je ne dis pas qu’on se bouffe tous entre nous mais c’est quand même un milieu assez difficile. Après moi, je suis tout en bas de la pyramide donc ça reste encore gentil. On a déjà eu des réflexions négatives  mais bon moi j’en fais abstraction et je fais comme les américains toute publicité est bonne à prendre ! On ne peut pas plaire à tout le monde, mais, à côté de ça des gens nous félicitent et continuent à nous encourager. Quand j’ai un coup de moue, je pense que c’est des gens comme ça qui m’ont remotivé... Après, j’ai ma famille et mon entourage qui me motivent à fond, ça fait toujours plaisir.

Qu’est-ce que ça veut dire Neypo ?  Poney ?

Ouais ouais, ça veut vraiment dire poney. Je vais pas dire qu’à chaque interview je dis un truc différent, mais c’était un délire avec des potes. Je faisais un peu de graff, j’étais plus habile avec un pot de peinture et un pinceau qu’avec la bombe, j’ai vite lâché la spray pour faire des affiches. C’est un autre truc que je faisais avant j’ai toujours été dans le milieu de la création.  Mais voilà poney, c’était un peu mon blase.

Du coup, tu as des éléments de décoration de l"univers de l'équitation ?


Oui les éléments de décoration de la boutique tournent autour de l’équitation, je trouvais que ça faisait un petit clin d’oeil. C’est des objets en cuir d’une belle matière et que j’aime bien c’est pour ça que dans ma boutique, par exemple, c’est que de la récupération. Des vieux fauteuils de ma grand-mère que j’ai récupéré, un vieux comptoir... On essaie d’avoir toujours ce côté un peu authentique. 

Je pense que quand aura plus de budget on mettra un grand parquet, je sais pas… Mais pour l’instant les gens aiment bien l’univers qu’on a réussi à dégager dans notre boutique, quelque chose de simple.

Est-ce que tu peux nous parler de Pink Tee aussi, il a fait un son qui s'intitule « 5 Panels » où il apparaît devant la boutique et il était présent pour les 1 an de la marque aussi ?

Il a fait ce texte qui s’appelle 5 Panels, je sais pas s’il l'a fait exprès pour nous, mais en tout cas, je l’ai écouté pendant 1 mois tous les jours dans ma boutique ! Je le connaissais de nom parce qu’avec mes potes, on écoutait un peu de rap tout ça, et c’est vrai que c’était un personnage qui nous intéressait. 
Un pote me l’a présenté au lancement de la marque Neypo à La Boite Collector, on a parlé et on lui a demandé s’il voulait bien porter un peu de Neypo. Au final, maintenant il en porte à tous ces concerts. On lui a fait des modèles sur mesure aussi. C’est quelqu’un avec qui on aime bien bosser, il a pas cette image du rappeur « trop bad boy» que j’ai pas envie d’associer à la marque. Il a une belle image.   

Après, on a travaillé aussi avec Bodybeat, c’est un groupe un peu électro-funk. Ils ont entre 25 et 45 ans et ils font des concerts en live. Il représente bien eux aussi, l’image Neypo. Et ce qui est intéressant, c’est qu'au final, c’est plus le mec de 40 ans qui portent les Neypo qu’on leur a filé. Et ça nous fait autant plaisir de bosser avec eux qu’avec Pink Tee. 
Comme je t’ai dit, on a pas trop de moyen pour payer un artiste, du coup, on est content de ces partenariats avec eux. Après, si on peut trouver des artistes de jazz ou de musique classique, ça pourrait être autant intéressant. Que ce soit des musiciens, des peintres ou autres... J’ai pas trop le temps de m’en occuper mais je bosse aussi avec Luc, qui est un ami et qui connait pas mal de gens dans ce milieu, c’est lui nous a aidé à organiser la Neypo Gang Party au Zébulon au début de l’année. On va dire dire que mon réseau de poneys, mes potes et tout ça, permet à Neypo de se développer doucement.



Quelle est la suite pour Neypo ? 

Moi, mon envie c’est de faire en sorte que ça fonctionne et qu’on essaie d’avoir une bonne réputation en France et en Europe. A partir de septembre, on va se développer en Asie. Ça va nous permettre d’avoir plus d’assurance et de montrer qu’on est pas que sur Lille. Je pense qu’après ça, les villes comme Paris ou « les autres capitales » de la mode nous suivront d’un peu plus près. Mais sinon, on est très ambitieux sur ce qu’on a envie de faire même si on garde les pieds sur terre.
A la fin de l’année je pense qu’on aura plus de couvres-chef différents. On va essayer de développer du textile mais Neypo restera un marque d’accessoires, on aura jamais une ligne complète de tee shirts ou sweats.  J’ai pas vraiment d’intérêt à faire ça en tous les cas pour Neypo. Faire en sorte que l’on soit connu en tant que créateur je pense que ça serait une belle réussite. 

On va essayer de bosser sur une petite collection Été parce que bosser sur une vraie collection complète et aboutie, ça prend énormément de temps, c’est beaucoup de boulot et il faut se donner à 100%, même plus. Je pense que là notre collection Hiver est aboutie dans le sens où on a proposé un choix assez large dans l’univers, dans les styles et dans les matières et que ce soit dans les prix également. La prochaine le sera encore plus avec des couvre-chefs en plus. Neypo évolue tous les jours et c’est ça qui est bien ! Je m’amuse tous les matins à faire des trucs différents, j’essaie de toucher un peu à tout, c’est pour ça aussi que je m’ennuie pas et que je kiffe vraiment ce que je fais.

On veut aussi montrer qu’à Lille on arrive à faire des choses, c’est un peu toujours Paris, Paris, quand on parle des marques françaises. Même si il y a énormément de marques parisiennes que j’adore. Par exemple quand Poyz and Purl est venu sur Lille, c'était super cool de rencontrer Dabaaz (ndlr membre du groupe de rap français Triptik, le créateur de la marque street-wear Poyz and Purl), je me rappelle quand on écoutait ses sons rap. Donc voilà on a vraiment envie de se développer sur Lille et de faire un vrai produit lillois, français quand on pourra se développer sur Paris, ce sera canon mais on défendra toujours les origines de la marque. 


Neypo,
31 rue du faubourg des postes
59000 Lille 


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