A Lille, nous avons rencontré Jean dans son atelier/boutique: un jeune et prometteur créateur de couvre-chefs (casquettes, bobs et accessoires) au style dandy street, fondateur de la marque Neypo.
Interview
Est ce que tu peux te présenter ?
Moi, c'est Jean Laumet, créateur de la
marque Neypo. J'ai passé un bac STI matières
appliquées à l'E.S.A.A.T de Roubaix (ndlr Ecole Supérieure Arts
Appliqués et Textile) où j'ai commencé à avoir une approche artistique
globale. Ensuite, j'ai fait une licence aux Beaux- Arts de Valenciennes puis j'ai
intégré Saint-Luc à Tournai quelques mois, ça m'a pas trop plu...J'ai vite
lâché, c’était trop scolaire à mon goût et j'avais envie de m'insérer dans la
vie active. J'ai commencé en tant que vendeur sur Lille dans différentes
boutiques, chez Culture Denim et un peu chez Superdry où j'avais une bonne
responsable. Elle m'a bien formé dans le milieu de la mode et fait
comprendre les besoins et les attentes des clients.
Jean, créateur de la marque Neypo |
Quels sont les débuts de la marque Neypo
?
Neypo, c'était juste une volonté de faire mes propres
casquettes, après la marque s'est créé naturellement. J'ai appris à faire de
la couture tout seul chez moi après le boulot. Une fois que j'ai réussi à
faire ma casquette, que j'étais sûr de pouvoir vendre au niveau de la qualité, des finitions et des attentes du client, on va
dire pour de la casquette haut de gamme, Neypo s'est créé naturellement. Evidemment créer un projet tout
seul c'est un peu plus compliqué. Je n'ai pas fait d'études commerciales ou
de gestion. C’est aussi pour ça que je travaille notamment avec Mathis, en stage ici, qui m’aide énormément là dessus. Moi, je m’occupe
vraiment de la marque globalement, je suis beaucoup plus dans la création
textile et les recherches des collections.
Tu as donc créé ce projet avec des potes
à toi ?
J'ai un ami Charles-Antoine avec qui je bosse
toujours, il est maintenant le directeur artistique de la marque Neypo, c'est
lui qui s’occupe de tout l'aspect graphique et visuel: le site internet, les
retouches photos, etc. Donc il avait une marque de tee-shirts qui s'appelait
Dame Deux Piques et on avait le projet de créer des casquettes ensemble,
la marque s'est arrêté pour x raisons. Du coup, j'ai lancé Neypo et il est revenu dans le projet. Ça fait maintenant un peu plus d'un an que Neypo
existe. J'ai toujours travaillé avec lui et avec un ami Oscar. Il m'aide
beaucoup sur l'aspect logistique, contact et également l'aspect technique au
niveau des tissus car il travaille dans le ressourcing textile. Il s'y connait
vachement et me conseille pour les tissus à utiliser ou pas. On dessine
aussi les collections ensemble.
"Chaque casquette ou bob est aussi vendu dans une boîte qui fait un petit clin d’œil au chapelier à l’ancienne qui vendait chaque produit dans une belle boîte."
Quel est le concept ?
C’est vraiment la volonté de vouloir
proposer un produit authentique, un peu différent de ce que l’on peut trouver
sur le marché du couvre-chef global.
On essaie de proposer un produit
authentique par les tissus que l’on va utiliser. C’est toujours des tissus
assez originaux même si on essaie de faire des modèles un peu sobre. Mais à
côté de ça, ce sont des tissus évidement d’une certaine qualité et d’un
certain style par rapport aux imprimés. Après, c’est nos finitions aussi qu’on
essaie de mettre en avant avec quelque chose de très épuré et une belle doublure à
l’intérieur. En plus de ça, chaque couvre-chef est vendu avec un petit
porte-monnaies, ou plutôt un petit fourre-tout, les gens l’utilisent comme ils
veulent... Je trouve que c’était assez intéressant aussi de pouvoir proposer ce
genre de choses. Chaque casquette ou bob est aussi vendu dans une boîte qui
fait un petit clin d’œil au chapelier à l’ancienne qui vendait chaque produit
dans une belle boîte. On a essayé de se rapprocher de ça pour vraiment essayer
de se détacher d’une image très street wear.
Par exemple, pour notre premier Lookbook,
on a essayé d’avoir quelques choses de très neutre, très épuré avec des photos
sur fond blanc et des « messieurs », pour dégager une image de dandy
un peu street wear.
Comment fais-tu pour trouver tes
tissus alors ?
Je t’avouerais que sur Roubaix malgré ce
que l’on dit, il y a quand même encore de bons magasins de tissus, donc
j’ai mes petits plans. Je pense que pas mal de monde connaissent aussi. Après,
je ne sais pas si c’est parce que je suis sympa avec les gens quand j’y vais
mais j’arrive à trouver des tissus un peu cachés chez chaque revendeur ! Et
puis j’aime bien qu’ils me racontent un peu leur histoire, savoir depuis combien
de temps ils ont ouverts...Quand un mec me dit qu’il est là depuis toujours, qu’il connait pas mal de monde, je vais les voir, je leur explique mon projet puis à
chaque fois on m’ouvre une trappe et j’arrive dans la caverne d’Ali Baba et je
me fais une petite sélection !
Pour la collection hiver, on a du tissus sympa comme du cuir qu’on a trouvé en France, de la toile de jute, du lin, du
coton imprimé, et aussi de la tapisserie d’ameublement ! Ça, s’est sympa
aussi ! On a un produit d’une certaine qualité comme s’est destiné
à des meubles et des fauteuils. C’est ça qui m’intéresse aussi, par rapport à
la base de la casquette 5 pans, peu de gens le savent mais c’était une
casquette destinée aux campeurs et aux pêcheurs.
"J’ai appris à faire de la couture donc je fais tout moi-même !"
La 5 pans ? C'est la 5 panels, c’est bien
ça ?
Ouais, c’était une casquette avec une
longue visière vraiment destinée au milieu « chasse et pêche ».
C’était vraiment une casquette qu’on pouvait mettre dans sa poche et déformer
assez facilement. Nous, on s’est vraiment détaché du côté
pratique de la casquette. On l’a vraiment oublié pour le coup. On a voulu
mettre en avant le coté confortable du produit avec une vraie doublure et un
bord coton à l'intérieur avec une mousse qu’on intègre, c’est vraiment ce qui
nous permet d’avoir un confort et certaines caractéristiques en plus ! Rien que
pour la transpiration, ça absorbe pas mal... Ça diminue le coté qui va
déteindre de la casquette.
Après, on utilise des cotons simples donc évidemment comme toute matière, ça bouge un minimum. Mais pour des tissus comme la
tapisserie et le canevas, ça permet de garder de belles couleurs et d’avoir une
certaine durabilité. Je touche du bois, on a eu aucun retour négatifs sur
nos produits pour l'instant ! Bon, il y a eu des petites erreurs pour les tout premiers modèles, mais maintenant on réussi à proposer un produit de qualité en
gardant notre ligne de conduite qui était de tout faire à la main.
C’est toi qui les faits à la main ?
J’ai appris à faire de la couture donc je
fais tout moi-même. On va de la découpe du tissu, au montage jusqu'aux
finitions. Les gens ne s’en rendent peut être pas compte énormément
mais je pense que nos produits sont à 80% faits à la main ! Au delà
des points de coutures qui sont faits à la machine. Il y a des finitions qui
sont faites à l’aiguille comme les petits assemblages et qui permettent
d’avoir des finitions importantes pour moi. C’est des choses qui ne se
remarquent pas nécessairement mais c’est là où on fait vraiment la différence.
Après, moi je ne suis pas chapelier! On n'essaie pas de faire des chapeaux ou
autres, on est vraiment dans le coté casquette des couvre-chefs,, et
les bobs qu'on essayent de développer justement pour la rentrée.
Pour l’instant, ce que je faisais c’est
que j’allais chercher des tissus au marché de Wazemmes ou à Roubaix. Après j’ai
des potes qui voyagent pas mal qui me ramènent des tissus et ma copine en trouve
aussi. Là, je reviens de vacances de Porto, j’ai trouvé un petit magasin
de tissus canon donc j’en ai ramené. On a parlé avec le vendeur qui était hyper
sympa, on a cherché pendant une demi-heure avant de trouver des petits
denims très sympas. On s’est amusé à prendre le mec en photos ! C’est ça
aussi, j’aime bien que chaque produit ait une petite histoire.
Après c’est vrai que quand je trouve un tissu à Roubaix qui est assez simple, il n'y a pas une grande histoire là dessus, mais c'est ça aussi, le côté sobriété qu’on essaie d’apporter sur quelques uns de nos modèles. Par exemple, le bob full black qui a très très bien fonctionné, était limité à 10 exemplaires et je pense que si j’en avais fait 30 ou 40, ils seraient tous partis aussi.
Après c’est vrai que quand je trouve un tissu à Roubaix qui est assez simple, il n'y a pas une grande histoire là dessus, mais c'est ça aussi, le côté sobriété qu’on essaie d’apporter sur quelques uns de nos modèles. Par exemple, le bob full black qui a très très bien fonctionné, était limité à 10 exemplaires et je pense que si j’en avais fait 30 ou 40, ils seraient tous partis aussi.
Donc je faisais vraiment au
compte goutte: j’avais un tissu, je le découpais et je montais
ma casquette, je faisais mon shooting et je le lançais sur internet. Les
gens avaient 1 ou 2 modèles par mois en nouveauté sur le site ce qui n’était
pas assez. Là, on est passé à 18 modèles de casquettes avec notre
nouvelle "vraie" collection sur laquelle on a travaillé depuis le
début de l’année. Les bobs, par exemple, on a essayé d’avoir
une vraie coupe qui nous appartient.
"...je pense qu'on sera quasiment les seuls à proposer de la fabrication de bobs et de casquettes à la main en toute petite série."
Tous en édition limités ?
Oui voilà ! Pour des modèles en cuir, on
est à 3 exemplaires et pour les autres modèles en coton imprimé où il y a le
plus de quantités, on est à 16 exemplaires.
C’est une collection qui s’intitule
"Matières" parce qu’on propose au moins une dizaine de matières différentes
entre un coton grosse mail imprimé, un coton simple imprimé d’inspiration
hawaïenne, de la toile de jute, du cuir, du lin , du canevas, un tissu à
l'ancienne qu’on retrouve beaucoup sur des tapisseries un peu médiévale, là ce
sont des tapisseries avec un univers un peu Renaissance assez sympa et ça
sortira au mois de septembre.
Il y a 18 pièces en tout, on a sorti 6
modèles pour les 1 an de la marque, le 1er juillet. Les 12
autres modèles sortiront à partir du 1er septembre, on communiquera là dessus. On va essayer d’avoir pas mal de
petits articles pour diffuser un peu le truc sur internet, les réseaux sociaux, tout ça..
Accessoirement, on continuera toujours de
faire des petits bobs à côté et des modèles de casquettes limitées à 1 ou 2 exemplaires, donc c’est pour ça qu’on dit toujours à nos clients de regarder au
moins 1 fois par mois le site. Quelques fois, ça va vraiment être
sur un coup de cœur, je m’y attendais pas, je trouve un tissu le lundi et je
vais tout faire pour que lundi d’après il soit sur le site.
On fait aussi pas mal de modèles sur demande
depuis peu ! Je pense qu'on ne le met pas assez en avant mais on va le faire.
Les gens viennent en boutique et nous demande des modèles sur mesure donc
vraiment un modèle unique pour eux ! Il y a quelque chose qui se crée
aussi avec le client en fonction de ses goûts et de son univers à lui
c’est intéressant de partager quelque chose avec eux. C'est toujours du donnant
donnant.
Comment ça se passe ? On ramène son
tissu ?
J’ai jamais eu de gens qui se sont ramenés avec leur tissu en me disant je veux un bob. Je pense que si quelqu’un me ramène
un tissu que je trouve vraiment pas beau ce serait compliqué. Je pourrais le faire
évidement mais après si le bob ne dégage pas l’univers Neypo et « quelque chose d’authentique », ça me gênerait un petit peu de mettre ma marque
dessus...
Après pourquoi pas, si quelqu’un me ramène
un tissu, une wax ou quoi et me dit: «J'ai une chemise, j’aimerais bien
avoir mon bob qui va avec.» Carrément ! Après, je peux lui demander de poser avec
sa chemise pour montrer ce qu’on peut faire.
Après, c’est très compliqué à mettre en place sur
le site parce qu’il faut vraiment une bibliothèque de tissus à proposer aux
gens. On va essayer de mettre ça en place tout doucement avec Charles
Antoine. On va déjà tester ça en boutique et je
pense qu'on sera quasiment les seuls à proposer de la fabrication de bobs et de
casquettes à la main en toute petite série. Au jour d'aujourd'hui, avoir une casquette avec nos finitions à un seul exemplaire sur internet, je pense
que c'est pas facile à trouver !
Ça fait partie du concept de Neypo aussi
de faire de la petite quantité ?
A la base, ce n’était pas prévu. En fait,
c'est venu naturellement dans le sens où j'ai dû commencer à faire de la
couture et je me suis dit merde si je commence à faire tout moi-même je
pourrais jamais faire des casquettes a 100 exemplaires, ça va me prendre plus
d'un mois et ça ne va pas être rentable. Donc au lieu d'en faire 100, j'ai décidé d'en faire 10 ! Au final, le fait de faire des modèles limités est devenu une
force parce qu'on travaille sur des toutes petites séries et les gens
s'intéressent un petit peu à ça. En plus d'être fait main et
fabriqué en France avec des tissus originaux avec
une bonne qualité, pour ne pas dire autre chose, c'est aussi des
produits qui sont limités à quelques exemplaires.
Je pense qu'aujourd’hui dans la
culture un peu street wear, tout le monde a envie d'avoir sa propre
identité et le fait de proposer des petites séries permet aux gens d'avoir un
produit qu’ils ne vont pas trouver sur la tête de tout le monde.
C'est quoi le style de client du magasin
?
On s'attarde pas vraiment à un type de
client. Le petit "hipster", j'aime pas ce mot, pour moi j'en
ai jamais vu dans la boutique! J'ai de tout ! C'est vraiment des mecs qui aiment bien les
beau produits et la casquette en général. 1 client sur 2 ne se
rend peut être pas compte du boulot qu'il y a derrière! J'ai des mecs qui
s'intéressent vraiment à la qualité et au produit en lui-même plus qu'à la
marque. Ça les dérange pas de mettre un certain prix dans le sens où notre casquette a un gage de qualité et on est sûr qu'elle tiendra ou moins
plus d'un an.
On a aussi une clientèle plus
âgé d'une trentaine, quarantaine d'années et c'est bête à dire mais, qui
a un pouvoir d'achat un peu plus important.
On se développe grâce à internet un petit
peu sur Paris et sur Bruxelles. Malheureusement, les parisiens aiment
bien avoir le produit en main, ce que je peux comprendre, quand on doit mettre
75€ dans une casquette le fait de la toucher et voir la qualité est important.
Comment t'es venu cette passion ?
Moi je suis un vrai "casquette
addict", je ne sais pas si ça se dit ! J'étais vraiment à fond dans
la casquette depuis le début et à force d'acheter des casquettes North Project
à 60-65€ qui tenaient à peine quelques mois et que je flinguais en deux deux,
je me suis dit il faut vraiment essayer de proposer un produit !
Comment
s’est passé le financement?
J’ai mis des sous de côté quand j’ai commencé à
bosser en tant que vendeur. Après pour le financement, mon papi m’a beaucoup
aidé et mes parents pour ce qui est de ma vie à côté. Au
jour d’aujourd’hui, Neypo s’autofinance c’est plutôt une bonne nouvelle, c’est
bien au bout d’un an.
J’ai
commencé en juin 2013 avec La Boîte Co où j’ai commencé à être vendu, ça m’a
permis d’avoir du budget... A côté de ça, on a commencé à mettre le site
internet en ligne et on a commencé à avoir un petit peu de budget. On a toujours
tout fait nous-même. Pour la promo, on a
dessiné des stickers Neypo qu’on a collé dans le rue. Ça nous a fait une petit
promo sur Lille qui nous a coûté 1 franc dix sous.
Ensuite, au niveau des photos on faisait ça tout seul. Ça nous permettait de gagner
un peu d’argent, les mannequins pareil c’est des potes. On va peu être essayer d’en
payer un ou deux pour qu’ils soient un peu plus beaux gosses (sourires). Mais ils
sont un peu dans le style. Toujours ce côté street et dandy.
"...on est très ambitieux sur ce qu’on a envie de faire même si on garde les pieds sur terre."
En parallèle, quand j’ai
commencé le projet, ma belle mère m’a fait découvrir Maisons de Mode, il
faisait un concours pour les jeunes créateurs, je me suis dis: « On va
essayer de le faire ! » J’ai été retenu et j'ai intégré Maisons de Mode.
Grâce à ça, on a une boutique et un
atelier à moindre frais. Il nous aide, on va dire financièrement, avec la boutique mais aussi dans l’évolution et la gestion de la marque. Il nous conseille aussi sur la
communication et sur l’aspect juridique. Après, on est assez libre dans
notre projet qui se développe doucement. On a pas les moyens non plus de développer encore à une grande échelle.
Et
puis je travaille avec des stagiaires qui m’apportent énormément aussi, qui
m’apprennent à utiliser des logiciels que je ne connaissais pas avant,
qui s’occupent de la gestion du Facebook, etc. Ca permet d’avoir
de vrais échanges...Au final c’est bête mais le coté humain
c’est toujours quelque chose qui a été important pour moi dans ce que je
faisais. On m’avait prévenu que le milieu de la mode c’était un milieu de requin et c’est vrai. Je ne dis pas qu’on se bouffe
tous entre nous mais c’est quand même un milieu assez difficile. Après moi, je
suis tout en bas de la pyramide donc ça reste encore gentil. On a déjà eu des réflexions négatives mais bon
moi j’en fais abstraction et je fais comme les américains toute publicité est
bonne à prendre ! On
ne peut pas plaire à tout le monde, mais, à côté de ça des gens nous félicitent
et continuent à nous encourager. Quand j’ai un coup de moue, je pense que
c’est des gens comme ça qui m’ont remotivé... Après, j’ai ma famille et mon
entourage qui me motivent à fond, ça fait toujours plaisir.
Qu’est-ce
que ça veut dire Neypo ? Poney ?
Ouais
ouais, ça veut vraiment dire poney. Je vais pas dire qu’à chaque interview je
dis un truc différent, mais c’était un délire avec des potes. Je faisais un peu de graff, j’étais plus habile avec un pot de peinture et
un pinceau qu’avec la bombe, j’ai vite lâché la spray pour faire des affiches. C’est un autre truc que je faisais avant j’ai toujours été dans le milieu de la
création. Mais voilà poney, c’était un
peu mon blase.
Du
coup, tu as des éléments de décoration de l"univers de l'équitation ?
Oui
les éléments de décoration de la boutique tournent autour de l’équitation, je
trouvais que ça faisait un petit clin d’oeil. C’est des objets en cuir d’une belle
matière et que j’aime bien c’est pour ça que dans ma boutique, par exemple, c’est
que de la récupération. Des vieux fauteuils de ma grand-mère que j’ai récupéré, un vieux comptoir... On essaie d’avoir toujours ce côté un peu authentique.
Je pense que
quand aura plus de budget on mettra un grand parquet, je sais pas… Mais pour
l’instant les gens aiment bien l’univers qu’on a réussi à dégager dans notre
boutique, quelque chose de simple.
Est-ce
que tu peux nous parler de Pink Tee aussi, il a fait un son qui s'intitule « 5 Panels » où il apparaît devant la boutique et il était présent pour les 1 an de la marque
aussi ?
Il a
fait ce texte qui s’appelle 5 Panels, je sais pas s’il l'a fait exprès pour
nous, mais en tout cas, je l’ai écouté pendant 1 mois tous les jours dans ma
boutique ! Je le connaissais de
nom parce qu’avec mes potes, on écoutait un peu de rap tout ça, et c’est vrai que
c’était un personnage qui nous intéressait.
Un pote me l’a présenté au lancement de la marque Neypo à La Boite Collector, on a
parlé et on lui a demandé s’il voulait bien porter un peu de Neypo. Au final, maintenant il en porte à tous ces concerts. On lui a fait des modèles
sur mesure aussi. C’est quelqu’un avec qui on aime bien bosser, il a pas cette
image du rappeur « trop bad boy» que j’ai pas envie d’associer à la marque.
Il a une belle image.
Après, on a travaillé aussi avec Bodybeat, c’est un groupe un peu électro-funk. Ils ont entre 25 et 45 ans et ils font des concerts en live. Il
représente bien eux aussi, l’image Neypo. Et ce qui est intéressant, c’est qu'au final, c’est plus le mec de 40 ans qui portent les Neypo qu’on leur a filé. Et ça nous
fait autant plaisir de bosser avec eux qu’avec Pink Tee.
Comme je t’ai dit, on a
pas trop de moyen pour payer un artiste, du coup, on est content de ces
partenariats avec eux. Après, si on peut trouver des artistes de jazz
ou de musique classique, ça pourrait être autant intéressant. Que ce soit des
musiciens, des peintres ou autres... J’ai pas trop le temps de m’en occuper mais je bosse aussi avec Luc, qui est un ami et qui connait pas mal de gens
dans ce milieu, c’est lui nous a aidé à organiser la Neypo Gang Party au Zébulon au début
de l’année. On va dire dire que mon réseau de poneys, mes potes et tout ça, permet à Neypo de se développer doucement.
Quelle est la suite pour Neypo ?
Moi, mon envie c’est de faire en sorte que ça fonctionne et qu’on essaie d’avoir une
bonne réputation en France et en Europe. A partir de septembre, on va se développer en Asie. Ça va nous permettre d’avoir plus d’assurance et de montrer qu’on est pas que sur Lille. Je pense qu’après ça, les villes comme Paris ou « les autres capitales » de la mode nous
suivront d’un peu plus près. Mais sinon, on est très ambitieux sur ce qu’on a
envie de faire même si on garde les pieds sur terre.
A la fin de l’année je pense
qu’on aura plus de couvres-chef différents. On va essayer
de développer du textile mais Neypo restera un marque d’accessoires, on aura
jamais une ligne complète de tee shirts ou sweats. J’ai pas vraiment d’intérêt à faire ça en tous les cas pour Neypo. Faire en sorte que l’on soit connu en tant
que créateur je pense que ça serait une belle réussite.
On
va essayer de bosser sur une petite collection Été parce que bosser sur une
vraie collection complète et aboutie, ça prend énormément de temps, c’est beaucoup de boulot et il faut se donner à 100%, même plus. Je pense que là notre collection Hiver est aboutie dans le sens où on a proposé un
choix assez large dans l’univers, dans les styles et dans les matières et que ce soit dans les prix également. La prochaine le sera encore
plus avec des couvre-chefs en plus. Neypo évolue tous les jours et c’est ça qui est bien ! Je m’amuse tous les matins à faire des trucs différents, j’essaie de toucher un
peu à tout, c’est pour ça aussi que je m’ennuie pas et que je kiffe vraiment ce que je
fais.
On veut aussi montrer qu’à Lille on arrive à faire des choses, c’est un peu toujours Paris, Paris, quand on parle des marques françaises. Même si il y a énormément de marques parisiennes que j’adore. Par exemple quand Poyz and Purl est venu sur Lille, c'était super cool de rencontrer Dabaaz (ndlr membre du groupe de rap français Triptik, le créateur de la marque street-wear Poyz and Purl), je me rappelle quand on écoutait ses sons rap. Donc voilà on a vraiment envie de se développer sur Lille et de faire un vrai produit lillois, français quand on pourra se développer sur Paris, ce sera canon mais on défendra toujours les origines de la marque.
Neypo,
31 rue du faubourg des postes
59000 Lille
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