Dog Life Project


Nous sommes allées à la rencontre de Joris, le jeune homme qui se cache derrière Dog Life Project, une initiative ambitieuse pour aider les sans-abris de manière différente.


Interview 

Est-ce que tu peux te présenter ? 

Je m'appelle Joris, j'ai 30 ans et j’habite à Marseille. J’ai fait une école d'Art et de Design Graphique et à la fin de mes études, je me suis associé avec un pote pour monter une agence de communication. 

Peux-tu nous parler de ton projet associatif ?

Dog Life Projet est un projet qui a pour but de sensibiliser les gens à la détresse des SDF. C’est un projet associatif, social et participatif. Nous avons eu l'idée de faire un recueil avec des portraits de SDF, les bénéfices des ventes servent à organiser des événements sous forme de soirées dans lesquels on distribue des objets de première nécessité comme des gants, des chaussettes ou des bonnets par exemple. Tout ce qui peut être utile aux sans abris ! Le but est qu'ils soient redistribués par les participants aux sans-abris afin de créer un lien social avec les gens de la rue. On cherche vraiment à ce que les personnes fassent la démarche elle-même. 
Avec les recueils de photos, on vend toutes sortes d'objets liés à l’univers de la rue afin de promouvoir l'association et de récolter des fonds : des skates dessinés à la main ou encore des affiches grand format. On organise des événements où l'on expose les planches de skates. Certaines ont déjà servi pour retranscrire une certaine idée de vécu. 



"On s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose pour les aider à l’image d’associations comme L’Abbée Pierre ou les Restos du Coeur."

Quel est le but ? 

Le but est vraiment que les gens qui reçoivent des chaussettes ou autres à la soirée les redistribuent d’eux-même à des sans abris. Dans la démarche de faciliter l'ouverture d'une relation entre les gens et les SDF qui sont en marge de la société. Le but est vraiment de créer un lien. Un sourire, un bonjour, un petit contact. 


Quels sont les débuts du projet ? 

Il y pas mal de clochards dans les quartiers dans lesquels j’habite et je traîne à  Marseille. Je me suis lié d’amitié avec certains qui sont devenus des amis. Au début, c’était juste histoire de passer du temps avec eux, de leur offrir une bière ou un sweat. En parallèle, on faisait souvent des photos avec eux pour les imprimer et leur donner. Ça leur plaisait vraiment ! Du coup, on a voulu monter un projet autour. Les photos racontent un histoire, ils ont souvent un visage très expressif et marqué par les rides et la fatigue. Par les difficultés de la rue, en fait. On s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose pour les aider à l’image d’associations comme L’Abbée Pierre ou les Restos du Coeur.

On pense aussi que favoriser les interactions avec les personnes est plus utile et évolutif car les générations à venir seraient amener à continuer le mouvement. Les sans-abris ont plus besoin d’une interaction que d’argent. De parler avec des gens et qu'on s'intéresse à eux, ça les motive pour qu'ils ne se laissent pas aller.

Comment as-tu monté le projet ? 

Ils y a pleins de potes et des connaissances qui gravitent autour et qui me rendent des coups de mains très utiles. Des gens viennent sur Facebook et m’envoient des mails pour me demander comment ils peuvent aider. Il y a pas mal de soutien. C'est plutôt cool !
Le peu qu’on a investi pour financer le projet était sur mes fonds propres et dès qu’on a vendu les premiers trucs, on a eu les fonds pour acheter les premiers objets pour les sans abris. La trésorerie augmente petit à petit et rien n’est perdu. 



La suite des projets ?

Avoir des partenariats et faire tourner le truc le plus possible. On aimerait que des entreprises nous donnent plus de vêtements et que des artistes soutiennent le projet. Tout aide est bonne à prendre. Toutes les petites mains qui nous aident à avancer et à grossir. Papet J de Massilia Sound System, un groupe local, soutient beaucoup le projet. Il est venu chanter pendant une expo et nous a fait apparaître dans l'un de ses clips. Ça nous aide beaucoup. 

L’avenir, ce serait des artistes qui continuent à nous soutenir, à parler du projet et porter les t-shirts sur scène, par exemple. C’est aussi les salles comme les Docks des Suds ou des skates shops locaux qui nous accueillent pour les expos et autres événements. On cherche aussi à avoir un impact. Que les gens portent un autre regard sur les SDF et qu'ils comprennent que les sous qu'ils dépensent dans des t-shirts ou une board Dog Life servent à soutenir une cause. Je vends des t-shirts à 15€ et parfois des personnes donnent le double ou même plus ! C’est cool, on voit qu'ils sont sensibles à la démarche et qu'ils sont prêts à donner plus.


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